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avocat en droit du travail à Charleville-Mézières
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À Givet, un avocat est au chevet des salariés de Spanevello

26 MAI 2015

 

Prononcée le 7 mai, la liquidation judiciaire de l’entreprise Spanevello a déboussolé de nombreux salariés. Mardi, un spécialiste du droit du travail était à leur chevet.

 

Je n’y comprends rien à ces histoires de chômage et de garantie des salaires… Ce que je sais, c’est que nous n’avons pas été payés depuis le 10 avril. » À l’instar de Stéphane Théate, la vingtaine de salariés de l’entreprise Spanevello, dont la liquidation judiciaire vient d’être prononcée, sont totalement déboussolés. Alors mardi après-midi, à la demande de la CGT, un spécialiste du droit du travail, venu de Charleville, s’est déplacé jusqu’à Givet. « L’idée était de faire un point juridique sur la situation et de leur expliquer la procédure », synthétise Xavier Médeau qui, ces dernières années, s’est notamment occupé des anciens salariés de Cellatex et Thomé-Génot.

Aujourd’hui, la principale préoccupation des employés de l’entreprise de BTP est le versement des salaires d’avril et de mai, qui doivent être réglés par le régime de garantie des salaires (AGS). Mais, « en raison d’une grève des juges du tribunal de commerce », indiquent salariés et direction, le dossier est bloqué. « En attendant, nous n’avons plus de salaire et plus de quoi manger », s’est insurgé un ouvrier, lors de la réunion. Et son collègue, Stéphane Théate, d’ajouter : « Heureusement que des amis et des membres de ma famille m’ont aidé financièrement, sinon, aujourd’hui, je mangerai des cailloux. »

Autre point sur lequel l’avocat carolomacérien va devoir plancher ces prochains jours : l’éventuel lancement d’une procédure devant le tribunal des prud’hommes. « Pour l’instant, je n’en sais rien, car je viens de découvrir le dossier, mais si nous démontrons qu’il y a eu «mauvaise gestion» ou «travail dissimulé», les salariés pourront alors prétendre à d’éventuels dommages et intérêts. » Et d’ajouter, au sujet du travail dissimulé : « Les ouvriers m’ont expliqué que la direction leur demandait d’arriver sur les chantiers à une certaine heure, et que les heures où ils allaient chercher le matériel n’étaient pas comptées. Soit trente minutes par jour… C’est une piste de travail », commente Xavier Médeau.

Après cette réunion d’environ deux heures, les salariés de l’entreprise Spanevello paraissaient quelque peu rassurés. Mais certains souvenirs les tourmentent toujours. Beaucoup ont été marqués par la « brutalité » de leur perte d’emploi. « Le jeudi 7 mai au matin, un cadre de la société nous a dit que c’était notre dernier jour de travail », raconte Stéphane Théate, qui vit son second licenciement économique, à seulement 44 ans. Et Laurent Spanevello, le patron, de se défendre : « Pour moi aussi, ça a été brutal… Le liquidateur m’a prévenu la veille que l’aventure était terminée. »

 

Guillaume Decourt