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Suspens à son paroxysme pour les Michaux de Sedan

30 JUIN 2017

 

Une réunion a eu lieu vendredi pour trouver une sortie de crise dans le dossier des transports Michaux. La signature d’un accord a été reportée en début de semaine prochaine.

 

On avance dans la bonne direction. » C’est ce qu’a déclaré vendredi soir la sous-préfète de Sedan après une réunion avec les représentants du personnel des transports Michaux et Évonic Colléaux, le directeur de cette société mise en liquidation judiciaire le 15 juin. « Nous avons un accord de principe de la part de Monsieur Colléaux qui conviendrait aux grévistes et ex-salariés des Transports Michaux, poursuit Julia Capel-Dunn. Cet accord serait signé au plus tard mardi soir. »L’analyse de Pascal Pillière, secrétaire du CE et délégué CGT, est bien différente : « Il (Évonic Colléaux) nous l’a fait à l’envers. Il est arrivé sans son avocat, les mains dans les poches et sans aucun protocole de fin de conflit. Pourtant, il y a quatre jours, on s’était mis d’accord sur une somme. On a l’impression qu’il se fout de nous. »Les représentants du personnel réclament au total 300 000 euros qui seront répartis entre les 54 grévistes, soit 5 555 euros par personne. Si cette somme est versée, seuls les salariés qui ont pris part au mouvement de grève y auront droit « Les grévistes ont à l’unanimité qu’il était hors de question que ceux qui n’ont pas participé au mouvement touchent la même chose », insiste Pascal Pillière. S’il se dit « confiant » pour que les revendications aboutissent, le représentant du CE ne cache pas sa déception : « La réunion était censée régler tout ça. Là on est à bout. » Il marque une pause et lâche : « Maintenant les gens ont reçu leur lettre de licenciement. C’est très, très, très tendu. »

 

Le directeur et les grévistes semblent se regarder en chiens de faïence. Car pour Évonic Colléaux, ce sont les grévistes qui « ne jouent pas le jeu ». Le directeur des transports Michaux l’affirme : « Je leur ai donné ce qu’ils voulaient. J’ai acté, j’ai écrit. Maintenant c’est aux avocats de se voir pour finaliser l’accord. » Du côté du personnel, Me Xavier Médeau était présent hier. Me Harir, l’avocat du directeur, était absent. Évonic Colléaux explique que son conseil était « en déplacement à Nice ». Il ne comprend pas pour quoi les grévistes continuent de bloquer le dépôt de Sedan et de la Marfée à Donchery : « Ils veulent des garanties mais hier il y avait, Me Médeau, Me Brucelle (le liquidateur judiciaire), la sous-préfète… Ils auraient pu au moins libérer Donchery. Ils veulent que tout coule avec eux. On a tous trop perdu dans cette histoire-là. Maintenant il faut avancer. »

 

Les Michaux et leur direction ne sont pas les seuls impactés dans ce conflit social. La papeterie de Stenay, dans la Meuse, est également concernée : « Le dépôt de Donchery est stratégique pour nous », explique un élu CGT qui a pris part à la réunion. Or, depuis le début de blocage, lundi, les stocks s’accumulent, ce qui risque d’entraîner un ralentissement de la production, faute d’endroit pour stocker le papier. « Pour l’instant, la production perdure mais la situation de Stenay risque de s’aggraver si Évonic Colléaux n’accepte pas de signer le protocole de fin de grève. » Le syndicaliste explique que la CGT de la papeterie de Stenay a permis « d’établir un dialogue » entre la CGT des transports Michaux et la direction. « Pour cela, nous avons mis la pression sur Monsieur Colléaux en lui expliquant qu’on incitera à bloquer le site de MBS à Donchery », une société du groupe Michaux dirigée elle aussi par Évonic Colléaux.

 

Il faudra attendre le début de la semaine prochaine pour savoir si la signature d’un accord permettra de débloquer la situation.

Par L'union

 

LES FAITS

Les transports Michaux ont été mis en liquidation judiciaire le 15 juin.

 

Depuis le 11 juin, une partie des 82 salariés bloque le dépôt de Sedan pour faire pression sur la direction et obtenir une prime supralégale de licenciement.

Le dépôt de la Marfée, à Donchery, est bloqué depuis lundi.

Une réunion a eu lieu vendredi à la sous-préfecture de Sedan.

Un accord pourrait être signé en début de semaine prochaine.