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Les ex-salariés des transports Michaux de Sedan ont eu gain de cause

2 JUILLET 2017

 

Hier, les salariés du transporteur liquidé ont eu la garantie d’obtenir 5 555 euros de prime supralégale de licenciement au bout de trois semaines de bras de fer avec leur direction.

Un grand soulagement. Hier, dans la cour du dépôt des transports Michaux de Sedan, les mines tendues ont fait place à de larges sourires. Les ex-salariés sont parvenus à obtenir une prime supralégale de licenciement au bout de trois semaines de bras de fer avec leur direction. Tout s’est joué durant le week-end : « J’ai reçu samedi un coup de fil de Jean-François Colléaux (le PDG de transports Michaux) pour trouver un accord, raconte Pascal Pillière, secrétaire du comité d’entreprise et délégué CGT. Je lui ai donc envoyé le protocole transactionnel rédigé par Me Xavier Médeau, l’avocat des salariés. » Un protocole de fin de conflit que le PDG et son fils, Évonic Colléaux, directeur des transports Michaux, ont signé hier matin. La mobilisation des ex-Michaux aura donc été payante. Chacun des 54 anciens salariés qui ont participé au mouvement social va recevoir 5 555 euros de surprime de licenciement.

Pascal Pillière estime que l’intervention des élus CGT de la papeterie de Stenay, dans la Meuse, a été déterminante : « Leur appel à bloquer le site de MBS à Donchery (une entreprise de transport spécialisée dans la messagerie appartement au groupe Michaux) a déverrouillé la situation. » Car la papeterie de Stenay a été directement impactée dans le conflit opposant les ex-salariés des transports Michaux à leur direction. En cause : le blocage depuis lundi dernier du dépôt de la Marfée, à Donchery. Un entrepôt crucial pour l’entreprise meusienne qui s’en sert de plate-forme pour livrer des « clients stratégiques ». Les Michaux avaient décidé vendredi soir de prolonger le blocus car que leur directeur n’avait pas donné selon eux la garantie qu’il respecterait leurs revendications. Estimant que « le comportement de la direction de la société Michaux mettait en péril » leur propre entreprise, les élus CGT de la papeterie de Stenay avaient décidé de bloquer dès hier soir MBS. La CFDT, FO, ainsi « que de nombreux salariés non syndiqués » étaient partants. Cette action n’aura finalement pas été nécessaire.

 

Dur retour à la réalité

 

Si hier les ex-Michaux savouraient leur victoire, ils ne se cachaient pas la triste réalité : entreprise liquidée, les 82 salariés licenciés.

Pour beaucoup, c’est le début d’un long parcours pour retrouver du boulot. Denis Morand en a bien conscience : « On a été mobilisé tous ensemble pendant trois semaines. Demain (ce lundi) tout sera fini. Ça va être très dur. Je pense que beaucoup auront besoin d’un soutien psychologique pour tourner la page. » Mais les Michaux se souviendront longtemps de cette lutte commune et de l’élan de solidarité dont ils ont bénéficié : « La Boucherie Turenne nous a donné plein de choses pour les barbecues et le bar le Jocelyn nous a apporté des boissons, tout comme la société Lecaille distribution de Prix-les-Mézières Nous remercions aussi vivement les nombreux Sedanais qui nous ont aidés. »

Au moment de lever le blocus du dépôt tous partageaient le même avis : « Cette mobilisation valait le coup. »

 

Boris Marois

 

LES FAITS

Les transports Michaux ont été mis en liquidation judiciaire le 15 juin.

 

Depuis le 11 juin, une partie des 82 salariés bloquait le dépôt de Sedan pour faire pression sur la direction et obtenir une prime supralégale de licenciement.

 

Le dépôt de la Marfée, à Donchery, était bloqué depuis lundi dernier.

La CGT de la papeterie de Stenay, impactée par ce blocage, a fait pression sur la direction en menaçant de bloquer la société MBS de Donchery, appartenant elle aussi au groupe Michaux.

Vendredi, une ultime réunion a eu lieu à la sous-préfecture de Sedan.

Hier, la direction des transports Michaux et le secrétaire du comité d’entreprise ont signé un protocole de fin de conflit.